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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

25 novembre 2006

L'élève et l'esclave, le prof et Néron

Dans nos esprits embrûmés par les spécialistes du brouillard (ceux qui savent brouiller les cartes pour tirer leur épingle du jeu, embobiner pour mieux se défiler, se faufiler), on a touillé une mélasse.

Du tyran à abattre, figure haïssable du despotisme sanguinaire et sauvage, on a pris les principales caractéristiques pour les appliquer au pauvre prof qui n'en peut mais, et qui essaie tant bien que mal, malgré tout, d'enseigner encore quelque chose à ses élèves rebelles, nouveaux Spartacus.

Tout maître est un tyran... Tout enseignant, un esclavagiste... Tout prof assoit son autorité par le glaive : voilà ce qu'on nous a doucement, lentement, progressivement appris à croire. De l'autorité légitime, celle qui se fonde sur le savoir, celle qui ne tend qu'à éclairer, éveiller, enseigner et transmettre, il ne reste plus que des ruines.

Et de l'élève, que reste-t-il ?

Rien non plus.

On l'a changé en esclave, en martyr, en victime - Cosette d'un Tenardier sadique qui veut à toute force le garder assis sur une chaise pendant une heure d'affilée. Cruauté gratuite, injustifiable.

Et lorsqu'on ne respecte plus celui qui sait, lorsqu'on ne veut même plus l'écouter, ni le suivre... que devient le savoir ?

Rien. Ou plutôt : il redevient l'ignorance.
Retour aux origines, donc. Quand la force était le droit, et qu'une tête bien vide valait mieux qu'une tête bien pleine (quant à "bien faite", on a oublié depuis longtemps ce que ça veut dire.)

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