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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

05 mai 2010

Eloge pas si paradoxal que ça de la naïveté

Si vous avez déjà été traité de "naïf" avec un sourire méprisant, vous savez comme ça peut être vexant. Cependant, même si ça a vaguement l'air d'une insulte, et même si dans la bouche de celui qui a prononcé ce mot ce n'était certes pas un compliment, "naïf" est un compliment.

Vérifiez dans un dictionnaire étymologique, et vous verrez que naïf et naïveté viennent de "nativus" qui vent dire "inné, naturel, authentique".

Quand on vous traite de naïf, on vous décerne une couronne - celle de l'authenticité. Vous, au moins, vous ne jouez pas un rôle... Vous n'avez pas de masque, vous ne faites pas semblant. Vous êtes vrai.

04 mai 2010

Un coeur vivant

Qu'est-ce qui réchauffe un cœur gelé ?
Qu'est-ce qui permet de s'ouvrir à la tendresse, à la bonté, quand on y était fermé ?

La gratitude d'une part ; un sentiment bouleversant qui peut transformer la plus épaisse, la plus imperméable des carapaces en épiderme sensible.

Et, peut-être, la volonté...

Pour aimer, il faut le vouloir. C'est comme pour tout.

Mais comme ici est le lieu des considérations libres et naïves, je ne peux pas en rester là.

Qu'est-ce qu'un cœur vivant ?

Un cœur sensible à d'autres souffrances que la sienne, peut-être.

Ou un cœur qui cherche à adoucir ce qui est amer, à aider un autre cœur à obtenir ce qu'il désire.

Toute une rééducation, quand on a été élevé dans le "NON".

- Tu veux ceci ?... Alors, tu ne l'auras pas.
- Tu as envie de cela ?... Alors, ce n'est pas bon pour toi. Prends ceci à la place.

Rares sont les gens qui cherchent à aider les autres à obtenir ce qu'ils désirent. Rares sont les gens qui veulent sincèrement simplifier et faciliter la vie des autres.

C'est ça, un cœur vivant : un cœur assez sensible à son propre histoire pour compatir à celle des autres. Un coeur assez ouvert pour vouloir donner le meilleur.

Une oeuvre peut-elle se révéler plus grande que celui qui l'a conçue ?

C'est la thèse avancée par les pro-Freud pour le justifier, quand ils cherchent à minimiser la portée de Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne.

"Tout à son entreprise de démolition, le maître de l'Université populaire de Caen ne peut concevoir que l'œuvre du médecin viennois ait pu se révéler plus grande que l'homme qui l'a conçue... Sinon, pourquoi aurait-elle reçu un tel accueil?"

Ici, deux idées :
(1) L'œuvre de Freud est plus grande que lui ;
(2) c'est pour ça qu'elle a eu un tel succès.

L'argument par la succès ne vaut rien... Mein Kampf a eu un succès phénoménal aussi. Une oeuvre peut avoir du succès non parce qu'elle est grande, mais parce qu'elle matérialise, à un moment donné, les préoccupations, l'idéologie et les vices d'une population.

Le succès de Freud ne dit rien, ou pas grand chose, sur la valeur de ses idées, mais dit beaucoup sur notre civilisation déviée, pervertie, où les tueurs en série (ceux qui sont identifiés comme tels, et les autres) deviennent des stars, civilisation qui prend son nez pour ses fesses et marche sur la tête.

Alors maintenant parlons de l'argument "l'œuvre-plus-grande-que-l'homme".

Est-ce qu'un arbre produit des fruits plus grands que lui ?
Est-ce qu'une souris accouche d'une baleine ou d'une montagne ?

Aux dernières nouvelles, non.

Séparer l'œuvre de l'homme, c'est ramer contre le bon sens et la logique. Ce genre d'affirmation vaseuse ne peut avoir qu'un effet quand on y croit : nous priver de notre raison. On veut nous rendre crétin et on y travaille.

Une grande œuvre, un grand livre, ne s'écrit pas par hasard. Aucun singe ne tapera "Guerre et Paix" sur une machine à écrire. Chacun crée selon sa mesure, chacun agit selon ses capacités. C'est très facile à comprendre, mais à une époque qui célèbre les docteur Petiot, les Landru et les Freud, c'est devenu difficile à comprendre.

On préfère ne rien comprendre que de regarder en face la triste réalité - et pourtant il n'y a qu'elle qui libère.

Revenons aux bases :

A/Une œuvre est toujours proportionnée à celui qui l'a conçue ;

B/Freud était un menteur cruel et malfaisant - plus précisément, un tueur ; plus précisément encore, un tueur en série ;

C/l'œuvre de Freud reflète toutes les "qualités" de son auteur, et y croire, c'est prendre soi-même la mauvaise route, celle des tueurs en série.