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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

10 mai 2014

"Droit de vivre", "droit à la vie" et "droit de mourir" : petit éclaircissement sur ces expressions plus ou moins piégées

Certains philosophes (qui se prétendent des moralistes alors qu'ils sont des immoralistes) se demandent à longueur d'ouvrage si telle et telle catégorie de personnes ou d'êtres vivants ont le "droit de vivre".

Les handicapés mentaux ont-ils le droit de vivre ?
Les enfants malformés ont-ils le droit de vivre ?
Les [...] ont-ils le droit de vivre ?

En réalité, le problème ne se pose jamais en ces termes.

En effet, que signifie le mot ou l'expression "droit de..." ?

Il signifie "permission de faire quelque chose". Or les handicapés et les enfants malformés ne font rien de particulier. Ils n'ont même pas choisi d'être vivants ! Et nous non plus. La permission de faire quelque chose s'applique aux choix, et vivre n'est pas un choix. 

La question n'est donc pas "ont-ils le droit (la permission) de vivre", mais est-ce que les autres, qui ne sont ni handicapés mentaux, ont-ils le droit (la permission) de les tuer.

Là, oui, il y a bien une vraie question qui se pose, car tuer est un choix.

Reformulée, la vraie question qui se pose est donc :

A-t-on le droit de tuer les handicapés mentaux ?
A-t-on le droit de tuer les enfants malformés ?

Comme tuer une personne innocente constitue un meurtre, la réponse est évidente, ou devrait l'être.

ps : si quelqu'un m'objecte qu'on a "droit au bonheur" ou "droit à la richesse", et que dans ces expressions il ne s'agit pas de "faire" quelque chose, je lui répondrai que ces expressions sont des abus de langage. On a droit de RECHERCHER le bonheur (d'après la déclaration d'indépendance des États-Unis), c'est-à-dire qu'on le droit de FAIRE les choses qui (espérons-nous) nous rendrons heureux, et de la même manière on a droit de RECHERCHER la richesse. 

Maintenant, supposons que les susdits philosophes reformulent leur question en : "Les [...] ont-ils droit à la vie ?" et répondent (comme d'habitude) "non, pas vraiment".

Cette fois-ci, l'expression est la même qu'on trouve par exemple dans la phrase "Il a droit aux allocations sociales".

Qui décide de qui a droit aux allocations sociales ?

L'organisme qui les accorde et les refuse, c'est-à-dire la CAF. 

 Paul, Jean et Marie peuvent PIQUER les allocations sociales de quelqu'un qui y a droit, mais ce n'est pas eux qui décident qui y a droit et qui n'y a pas droit.

De même, qui décide de qui a droit à la vie ? 

Celui qui l'accorde et la refuse. Quand Il l'accorde à quelqu'un, cela signifie que cette personne y a droit. 

Paul, Jean et Marie  peuvent TUER quelqu'un qui a droit à la vie (puisqu'il en bénéficie), mais ce n'est pas eux qui décident qui y a droit et qui n'y a pas droit. 

Les philosophes qui se demandent si machin et bidule ont droit à la vie ne leur ont pas donné  la vie. Dans leur bouche, la question de savoir qui a droit à la vie est donc totalement présomptueuse et déplacée, impertinente au sens strict. A partir du moment où quelqu'un vit, c'est qu'il y a droit, puisque Celui qui donne et refuse la vie la lui accordée.

(Et là, il y en a qui vont me dire qu'avec ce type d'argument, la peine de mort doit être systématiquement interdite... NON, car Celui qui donne et refuse la vie a légiféré la peine de mort pour les assassins. Cf la Bible et le Coran.)

On en revient donc toujours à l'autre question : a-t-on le droit de TUER une personne innocente ?

Et la réponse est toujours non.

Parlons maintenant du "droit de mourir", dont parlent tant les associations pro-choix (associations militant pour la légalisation du suicide). 

Mourir n'est pas plus un acte ni un choix que vivre. On vit sans l'avoir choisi et on meurt sans l'avoir choisi. 

Mais, me direz-vous, quand on se suicide, c'est un choix !

Tout à fait. C'est le choix de se tuer, qui doit être distinguer du fait (qui n'est pas un choix) de mourir. La preuve que les deux sont différents : certains choisissent de se tuer, et ne réussissent pas à mourir. Ils se retrouvent coincés dans un fauteuil roulant sans aucun moyen de mettre fin à leurs jours, où ils végètent jusqu'à ce qu'une mort naturelle les emporte.

Donc parler de "droit de mourir" est un abus de langage. Mourir n'est pas un droit, c'est une obligation : on DOIT mourir, qu'on l'accepte ou non. Et rarement à la date qu'on aurait choisi si on avait eu le choix.

Donc les associations ne devraient jamais parler de "droit de mourir" mais uniquement de "droit de se tuer". Et comme on ne peut jamais être sûr du résultat, ils devraient plutôt parler de "droit à la tentative de suicide" ou de "droit à la recherche de la mort", de même que la déclaration d'indépendance des Etats-Unis parlent de "droit à la recherche du bonheur", sans garantir qu'on obtiendra ce qu'on recherche.

Quant à savoir si on a le droit d'essayer de se tuer, c'est un autre sujet que je n'aborderai pas ici.

09 mai 2014

Qui faut-il croire ? Notre propre expérience, ou la parole des experts ?

Il y a parfois contradiction entre le savoir que nous tirons de notre expérience directe et la parole des experts.

Prenons trois exemples :
1/ Les causes de l'obésité ;
2/ La manière dont les petits enfants se voient ;
3/ La liberté humaine.

Si vous avez trop mangé, et si vous avez déjà été trop gros, vous savez POURQUOI vous l'avez été. Vous étiez trop gros parce que vous mangiez trop et vous mangiez trop parce que ça fait plaisir, ça comble un manque, etc., et aussi parce qu'il est plus facile de céder à la tentation d'un belle tarte au citron recouverte de meringue que d'y résister.

Si vous avez déjà vécu avec des petits enfants, vous savez qu'ils sont très trouillards, et qu'il suffit d'une ombre, d'une feuille d'herbe, de n'importe quoi d'imprévu pour leur faire peur.

Si vous être un être humain, vous savez que vous êtes confronté à des choix, et que vous essayez de faire les meilleurs choix possibles. Vous savez donc que vous êtes libre.

Mais voilà, les experts disent autre chose...

Ils prétendent que l'obésité est une vraie maladie, maladie aux causes mystérieuses et probablement génétiques (rien à voir avec le fait qu'on mange trop, donc, et rien à voir non plus avec le fait qu'il est plus agréable de manger que de jeûner...)

Ils prétendent que les petits enfants se croient tout-puissants et se prennent pour Dieu. Ils n'ont donc pas peur. (L'idée selon laquelle Dieu aurait peur est assez ridicule.)

Ils prétendent que nous, êtres humains, ne sommes pas libres mais sommes totalement déterminés par des forces qui nous dépassent. Nous n'aurions donc pas le choix.

Quand notre propre expérience entre ainsi en contradiction avec la parole des experts, il y a trois possibilités :
1/ Vous faites confiance à votre expérience et vous rejetez la parole des experts ("ce sont des crétins qui racontent n'importe quoi")
2/ Vous faites confiance aux experts et vous rejetez votre propre expérience ("Ils savent mieux que moi, après tout ce sont des experts. Qui suis-je pour les contredire ?")
3/ Vous restez dans le doute : sans être complètement convaincu par leur point de vue, vous ne vous fiez plus au vôtre.


Sommes-nous libre ? Et si oui, pourquoi est-ce que certains pensent le contraire ?

Oui, nous sommes libres, c'est pour cela que nous nous sentons coupables quand nous faisons quelque chose de mal, contents et fiers quand nous faisons quelque chose de bien, pour ça que nous hésitons entre plusieurs possibilités (nous hésitons parce que nous avons le choix), et pour ça aussi qu'il y a des procès (on considère que les criminels auraient pu s'abstenir), pour ça que certaines personnes sont dissuadées de faire certaines choses par certaines craintes et par certains arguments, ou convaincues de faire d'autres choses par certains espoirs et certains arguments, etc.

Personne ne chercherait à persuader personne d'agir de telle et telle façon si nous n'étions pas libre, puisque dans ce cas, ça ne servirait strictement à rien.

Personne ne chercherait à vendre quoi que ce soit à qui que ce soit si nous n'étions pas libre, si nous n'avions pas le choix d'acheter ou non.

Bref, les preuves de notre liberté sont absolument partout... à la fois en nous et autour de nous. Le fait même que vous lisiez ces lignes, c'est un choix non ? vous pouvez si vous le voulez lire autre chose, ou ne rien lire.

et si nous n'étions pas libre, la différence entre "pays libre" et "dictature" serait nulle, puisque dans les deux cas, nous ne serions que des robots obéissant docilement à nos gènes, conditionnement, etc.

Donc la vraie question n'est pas : "sommes-nous libre ?"

mais : "pourquoi est-ce que tant de gens croient que nous ne sommes pas libres ?"

Ce n'est pas parce qu'ils ont constaté qu'ils ne l'étaient pas. Ils constatent tous les jours qu'ils le sont, puisque tous les jours ils sont confrontés à des choix et ils font des choix, comme tout le monde.

C'est parce que la psychiatrie, et pour commencer WUNDT, les a convaincus que l'homme n'est pas libre.

Avant WUNDT, il y a eu LUTHER, qui a écrit un traité "du serf arbitre", mais c'est WUNDT qui a changé les mentalités...

La fin justifie-t-elle les moyens ?

En réponse à un commentaire, voici quelques éléments de réflexion sur cette question fondamentale...

Primo, précisons un peu de quoi nous parlons : quand on se pose la question de savoir si la fin justifie les moyens, on ne se demande si le but d'obtenir un examen justifie le fait de travailler dur pour l'obtenir. En effet, il n'y a rien d'intrinsèquement immoral dans le fait de travailler pour obtenir ses examens. (C'est même plutôt moral !)

Le verbe "justifie" signifie "rendre juste".

Une action qui est en elle-même INJUSTE se retrouve-t-elle justifier quand le but est valable ?

Telle est la question...

Mais on peut penser (à bon droit) que poser ainsi, la question est encore trop vaste.

En effet, il est clair pour tout le monde (sauf pour Kant), que mentir pour sauver la vie de quelqu'un - par exemple en envoyant la personne qui veut le tuer sur une fausse piste - est non seulement légitime, mais BIEN.

Donc oui, dans certains cas, la fin justifie les moyens...

Mais la vraie question est plus précise. La vraie question qui se cache derrière la question générale "est-ce que la fin justifie les moyens ?", c'est :

Est-ce qu'une fin, quelle qu'elle soit, peut justifier le viol, la torture et/ou le meurtre de personne(s) innocente(s) ?

A cette question, il ne suffit pas de dire que, dans la réalité, les gens font des choses horribles pour des buts prétendument noble, car on ne peut pas dériver un principe moral d'un fait, même les conséquentialistes sont obligés d'en convenir !

La question n'est pas de savoir si les gens font des choses horribles pour des fins qu'ils jugent excellentes, ou peut-être même qui sont excellentes, car ça arrive tous les jours, mais est-ce qu'ils ont le DROIT de le faire ? Est-ce que c'est JUSTE ? Est-ce que c'est BIEN ?

Est-ce que certaines fins justifient complètement, rendent entièrement légitimes, le meurtre d'innocents ?

Les conséquentialistes répondent oui. Pour eux, torturer un enfant est légitime, si c'est pour en sauver mille.








Encore les conséquentialistes...

Encore des considérations sur ces philosophes qui se font appeler "conséquentialistes" et que je considère pour ma part comme des petits machiavels, moins la sincérité. A vrai dire, je les trouve même pire que Machiavel, mais bon ça se discute.

Un lecteur de ce blog résume ici parfaitement le point de vue conséquentialistes :

"Une expérience de pensée a pour objectif de mettre en évidence une problématique particulière. S'agissant du dilemme du tramway, il convient d'abord de rappeler qu'il consiste en deux situations distinctes. Dans une première situation, un tramway arrive et menace de tuer une personne ou cinq personnes, selon la voie sur laquelle il est aiguillé. Dans cette première situation, la plupart des gens choisissent sans difficulté d'aiguiller le tramway vers la personne seule, pour sauver les cinq autres. Dans la seconde situation, un tramway arrive et menace également de tuer cinq personnes attachées aux rails, tandis qu'un homme obèse et d'un poids suffisant pour faire dérailler le tramway, se trouve sur un pont surplombant la voie. Dans cette seconde situation, la plupart des gens répugnent à pousser l'homme obèse. La question étant : pourquoi ? Dans l'un et l'autre cas, il y a bien le meurtre d'un innocent et la sauvegarde consécutive de cinq autres."

Primo, il est important de faire la différence entre les 2 situations en terme de réalisme. 

Une situation est réaliste (celle du train à dévier ou non) tandis que l'autre est complètement invraisemblable (comment pourrait-on être sûr que l'homme va arrêter le train ? est-ce que, dans la réalité, un homme a déjà arrêté un train par sa masse ? ça m'étonnerait. Donc en réalité dès le départ toute l'hypothèse s'écroule, puisque celui qui pousserait l'homme gros commettrait un meurtre pour rien... et je ne pense pas qu'il bénéficierait de circonstances atténuantes - sauf bien sûr si le jury était composé de philosophes conséquentialistes !)

La première situation est possible, l'autre est (telle qu'elle est présentée) aussi fictive qu'un roman de science-fiction.

Mais admettons qu'on puisse comparer une situation possible avec une situation impossible... 

Dire qu'il s'agit de la même chose c'est faire l'impasse (comme les conséquentialistes le font en effet) sur la notion absolument cruciale en morale de responsabilité.

Supposons par exemple que l'individu qui a poussé l'homme sur les rails soit jugé lors d'un procès. La famille de la victime l'accuse de l'avoir tué. Que va dire le jury ? Oui, effectivement, il a assassiné un innocent, sous le prétexte ou si vous préférez la raison qu'il voulait en sauver d'autres. Mais comme le bien n'efface pas le mal, le fait de sauver cinq personnes ne donne pas le droit d'en tuer une autre. 

(A noter que certaines personnes qui pratiquent la magie et les sacrifices humains raisonnent de cette manière : elles tuent d'un côté, puis pour rétablir un quelconque équilibre karmique, elles font des dons importants à des organisations caritatives... ce sont des conséquentialistes à leur manière, qui croient que l'important, c'est que l'un dans l'autre on fasse autant de bien que de mal, ou plus de bien que de mal.)

Supposons maintenant que l'individu qui a dévié le train soit jugé lors d'un procès. La famille de la victime l'accuse de l'avoir tué. Que va dire le jury ? Que, compte tenu des circonstances, il a fait ce qu'il a pu. Et, surtout, que la personne qui est la plus directement responsable de sa mort, c'est le mécanicien qui ne s'est pas occupé de vérifier les freins du train. 

Autrement dit, la responsabilité n'est pas du tout la même.

Dans un cas, le responsable de la mort de l'homme, c'est indiscutablement l'homme qui l'a poussé.
Dans un autre cas, le responsable de la mort de l'homme, c'est plutôt celui qui n'a pas réparé les freins et/ou qui les a sabotés. L'homme qui dévie le train a cherché à sauver les cinq hommes, il n'a pas cherché à tuer l'homme seul ; l'homme qui pousse le gros homme a cherché (soi-disant) à sauver les cinq hommes en TUANT le gros homme. 

Autrement dit, les intentions et donc les responsabilités ne sont pas les mêmes dans les deux cas.

Dans le premier cas, on a quelqu'un qui fait de son mieux compte tenu des circonstances (celui qui dévie le train). Il n'a l'INTENTION de tuer personne. Son intention est d'éviter la mort de cinq personnes. Et dans la mesure où il ne veut tuer personne, il n'a pas commis de meurtre. A la limite, il a commis un homicide involontaire, mais compte tenu des circonstances, tout le monde comprend son geste et il est acquitté.

Dans le deuxième cas, on a quelqu'un qui VEUT tuer quelqu'un. L'intention de meurtre est évidente. En poussant cet homme sur la voie, il a commis un meurtre. Il en est responsable, autrement dit coupable.

Les conséquentialistes s'efforcent par tous les moyens de gommer la notion cruciale de responsabilité, et pourquoi ? Pour légitimer (sous certaines conditions dans un premier temps, puis sous de moins en moins de conditions, enfin c'est ce que je me permets de supposer) le meurtre de personnes innocentes.

J'attire aussi votre attention sur l'arrogance des conséquentialistes, qui prétendent mieux savoir que tout le monde ce qui est moral et ce qui ne l'est pas, ce qui est bien et ce qui est mal... A peu près tout le monde est d'accord pour dire que les deux situations sont différentes, mais eux savent mieux que tout le monde ! 

Autre remarque : les conséquentialistes prétendent que ceux qui ne raisonnent pas comme eux et qui se fient à leur conscience (rebaptisée par eux "intuitions morales") sont des êtres irrationnels qui se laissent manipuler par leurs émotions au lieu d'évaluer objectivement ce qui est bien et ce qui est mal.

Mais, dans leurs "expériences de pensée", ils ne se demandent jamais ce qu'on devrait faire si on était soi-même ce gros homme au-dessus du tramway. Si vraiment, ils cherchent à minimiser le mal et maximiser le bien, ils devraient aussi envisager cette hypothèse, et en conclure qu'on devrait sauter pour sauver la vie des cinq personnes.

Pourquoi, en effet, se laisser paralyser par une préférence toute émotionnelle et narcissique pour sa propre personne ?

Un vie, disent-ils, en vaut moins que cinq... donc soyons logique, soyons conséquent, et sacrifions-nous pour sauver la vie des cinq innocents.

Ah non, ça bizarrement ils n'y pensent jamais, et ils ne demandent jamais à personne d'y réfléchir. Tout ce qui les intéresse, ce sont les histoire où il "faut" tuer quelqu'un pour en sauver d'autres. N'est-ce pas bizarre ?

Encore plus significative est leur manière d'éviter systématiquement les mots "assassinat" et "meurtre". Ils trouvent toujours de gentils euphémismes (sauf quand il ne s'agit PAS d'assassinat ou de meurtre ! alors là, oui, ils parlent d'assassinat et de meurtre...)

Par exemple, dans leur histoire du chirurgien qui se demande s'il doit tuer un patient pour en sauver cinq (en leur greffant ses organes) ils évitent soigneusement le mot "tuer" et disent seulement "faut-ils qu'il prélève ses organes" ?

Autrement dit, ils cherchent toujours à gommer le fait qu'ils s'agit de MEURTRE.

Pourquoi ?

Parce que s'ils le disaient clairement, les gens refuseraient encore plus massivement de croire que c'est "bien" de tuer une personne pour en sauver cinq.

J'aimerais aussi (tant qu'à faire des expériences de pensée) qu'ils nous demandent d'imaginer le point de vue et les pensées du gros homme qu'on pousse sur la voie, au moment où il en tombe (ou après, dans l'au-delà) et aussi les pensées du patient qui surprend son médecin en train de dire à un autre médecin : "il a exactement les organes qu'il faut pour M Machin, Madame Bidule, etc. je pense qu'il faudrait les lui prélever, car en fin de compte, comme ça on sauvera cinq personnes. Une vie vaut moins que cinq."

Que penserait le patient qui est venu à l'hôpital pour se faire soigner, et qui s'aperçoit que son médecin veut le tuer ou si vous préférez le sacrifier (sans lui demander son avis bien sûr) pour sauver d'autres vies ? Que dirait-il pour faire changer son médecin d'avis ?

Si les conséquentialistes étaient de bonne foi, ils demanderaient de réfléchir à ces questions-là aussi... mais ils ont un but bien précis, qu'ils cachent sous un programme extrêmement vague "on veut faire réfléchir les gens", et ce but bien précis, c'est de rendre le mal encore plus populaire qu'il ne l'est.

06 mai 2014

La perversité des conséquentialistes

Qui sont les conséquentialistes ?

Des philosophes qui, comme la plupart des philosophes, se prennent au sérieux.

Leur spécialité : tenter de rendre la population encore plus immorale et cruelle qu'elle ne l'est déjà en faisant "réfléchir" sur des cas fictifs où il faut tuer une personne innocente pour en sauver d'autres.

C'est-à-dire qu'ils inventent, de manière complètement artificielle, des scénarios où assassiner une personne innocente sauverait la vie d'autres personnes innocentes, puis expose ces scénarios à des individus lambda en leur demandant d'évaluer moralement l'acte de quelqu'un qui, dans cette situation, tuerait pour sauver.

En quoi c'est une manière de cultiver la cruauté et l'indifférence des gens ?

Parce que le contexte fictif n'est là que pour permettre d'apprivoiser l'idée que tuer une personne innocente, c'est parfois une excellente idée.

Après, les gens oublient l'historiette qui a servi de support à cette conclusion, et gardent seulement la "morale" : tuer un innocent, parfois, c'est une bonne action...

La subtilité et la perversité de la démarche ne vous saute peut-être pas aux yeux. Alors prenons un exemple pour voir comment les conséquentialistes s'y prennent.

Un tramway va écraser cinq personnes sur une voie. Au-dessus de la voie, se trouve un gros homme qui, s'il tombait, arrêterait le tramway. Faut-il pousser le gros homme pour sauver les cinq personnes ?

La plupart des gens répondent à bon droit : NON.

Les conséquentialistes répondent OUI et aimeraient que tout le monde réponde OUI en coeur avec eux. (Ce sont de gros pervers, plus gros que l'homme censé arrêté le train par sa masse.)

Mais cette histoire est non seulement inventée et improbable, mais psychologiquement incohérente. Pire qu'invraisemblable : absurde.

En effet, si Gérard pense à pousser le gros homme, c'est qu'il est dans un état d'esprit propice à ce type d'idée - un état d'esprit qui n'est PAS celui d'un sauveteur mais d'un tueur. Autrement dit, si cette idée de pousser l'homme sur les rails lui traverse l'esprit, ce ne sera certainement pas pour sauver les cinq personnes, mais plutôt pour que le bain de sang soit plus complet, le massacre plus grandiose. Si Gérard pousse l'homme, ce sera pour qu'il y ait un mort de plus, et pas cinq morts de moins.

Et si Gérard chercher à sauver les cinq personnes, il sera dans l'état d'esprit "sauveteur", et ne pensera absolument pas à pousser l'homme sur les rails. Il pensera à appeler à l'aide, peut-être même s'il est vraiment très très altruiste à se jeter lui-même sur les rails pour arrêter le train, mais l'idée de tuer quelqu'un ne lui traversera pas l'esprit, même un quart de seconde.

L'état d'esprit "sauveteur" et l'état d'esprit "tueur" sont diamétralement opposés. Des années-lumière les séparent l'un de l'autre. Il est donc IMPOSSIBLE que, dans la situation imaginée, la même personne pense (dans un intervalle de quelques secondes à peine) à la fois à sauver les cinq personnes et à tuer le gros homme, même si c'est théoriquement pour sauver les autres.

Moralité : les conséquentialistes qui ont inventé cette histoire débile ne sont pas du genre à sauver cinq personnes. Ils sont du genre à pousser quelqu'un sur la voie quand le tramway arrive. S'ils n'étaient pas de ce genre, ils auraient des passe-temps plus constructifs.

07 novembre 2013

La clé du bonheur : 365 questions à se poser pour être heureux en toutes circonstances

Je vous présente mon nouveau livre :

Les 365 questions contenues dans ce tout petit livre sont des outils extrêmement puissants.
C'est du lourd ! En très peu de mots, vous avez l'outil le plus simple et le plus efficace pour apprendre à être heureux. Et c'est très très simple à utiliser... ce n'est pas une de ces méthodes complexes qui paraissent efficaces mais qu'on n'a jamais le courage de mettre en pratique, parce qu'elles sont trop compliquées ou qu'elles prennent trop de temps. "La Clé du Bonheur" est très facile à tourner !

Et comme vous le voyez mon nouveau livre est gratuit aujourd'hui, alors profitez-en !
Si vous pouvez lui mettre un commentaire sur amazon.fr, j'en serai très... heureuse.

Si vous n'avez pas de kindle, envoyez-moi un mail et je vous donnerai le livre. J'espère que vous lui mettrez un commentaire.
Allez, un zoom sur la couverture :


29 septembre 2013

De la lecture... gratuite

Je cherche actuellement à récolter plus de commentaires sur mes différents livres en vente sur Amazon.

Donc, si vous avez déjà acheté sur amazon.fr (et que vous avez donc un compte) ça m'intéresserait beaucoup que vous laissiez un commentaire sur un de mes livres.

En particulier sur "Le suicide démystifié" et "L'Islam au-delà des apparences".

Mais les autres aussi ça m'intéresse.

En échange d'un commentaire je vous donnerai avec grand plaisir ces livres-là, ou d'autres, en pdf, et même un enregistrement inédit et exclusif "Enfin riche" très puissant pour programmer votre esprit pour gagner plus d'argent. (Plusieurs personnes qui le testent actuellement m'ont fait part d'un effet très positif sur leurs finances.)

Si vous voulez lire gratuitement, envoyez-moi un mail à lucia-canovi@hotmail.fr, dites-moi quel(s) livre(s) vous voulez lire, je vous l'envoie au format pdf. Dès que vous avez mis un commentaire dessus, je vous envoie la suite : "Enfin riche" et un autre livre au choix.

15 mars 2013

Vous cherchez à apprendre une langue étrangère ?


Rien à voir avec le sujet de ce blog.

Si vous cherchez à apprendre une langue étrangère, ça peut être l'anglais comme n'importe quelle autre langue, je peux vous fournir un coup de pouce très précieux sous la forme d'un enregistrement audio qui programmera votre subconscient pour un apprentissage rapide et agréable de la langue.

Je sais que ça marche car je l'ai testé sur moi...

Par contre, il y a une contre-partie : en échange de ce cadeau, d'une valeur officielle de 19 euros (c'est le prix auquel je le vendrai) et d'une valeur réelle bien supérieure, j'attends de vous un petit ou gros service : un avis sincère et assez détaillé sur les effets de ce programme audio sur votre apprentissage, un mois après que vous ayez commencé à l'utiliser.

Donc si vous rêvez d'apprendre une langue, mais vous sentez bloqué (vous ne faites pas de progrès, vous avez laissé tomber, vous avez l'impression que vous n'y arriverez jamais), écrivez-moi un mail à lucia-canovi@hotmail.fr en me disant quelle langue vous cherchez à apprendre, et je vous fournirai rapidement un programme audio qui reprogrammera votre subconscient dans le bon sens, aplanissant pour vous la route du bilinguisme.

Allez, ne soyez pas timide : vous n'avez strictement rien à perdre !

22 février 2013

Bénéficier d'une éventration

Discours d'hôpital : "Vous avez bénéficié d'une césarienne..."

C'est fou comme le choix habile d'un verbe peut changer la perspective...
Déjà que "Césarienne" a quelque chose d'impérial, de royal (César)... alors si en plus on en "bénéficie" !

Quelle chance !
Quel privilège !

Allez, remettons les pendules à l'heure, ça ne prendre que quelques secondes...

"Vous avez bénéficié d'une césarienne, en clair, subi une éventration..."

10 mai 2010

Crème écran, cancer de la peau, U.V. : les mensonges solaires

Bien sûr qu'une femme qui fait rôtir pendant vingt ans la peau sensible et fragile de ses seins au soleil de midi en pleine canicule méditerranéenne se met en danger...

Mais le soleil, quand on le prend sur le visage, les bras et les mains, est-il dangereux ?

C'est ce que les fabricants et vendeurs de crème écran et de lunettes noires seraient absolument ravis de nous faire croire.

Et vas-y que je cite et que je re-cite et que je récite des "études scientifiques" qui prouvent que...

Qui prouvent que quoi, au fait ?

Qui prouvent que lorsqu'on attache un singe, qu'on lui maintient les paupières ouvertes de force pendant des jours, et qu'on braque sur lui, à quelques centimètres de ses yeux, une très puissante lampe à UV, cette torture finit par lui abîmer les rétines.

Les "études scientifiques" qui prouvent que les UV du soleil sont dangereux pour la santé et que nous devrions en protéger nos yeux sont de cet ordre. Ce sont de pures mises en scène. L'orchestration de séances de torture animale. La conclusion de l'étude était courue d'avance, prévue d'avance - ce qui n'est pas étonnant, quand on sait que les dites-études sont financées par les vendeurs de lunettes et de crème.

On interviewe des touristes se prélassant au soleil :

"Est-ce que ce n'est pas un peu comme une drogue ?..."

Ils répondent, bonne pâte : "Oui oui, le soleil est ma drogue, j'en ai besoin..."

On a aussi besoin de boire de l'eau tous les jours - est-ce que ça fait de l'eau l'équivalent de la vodka ?

Le soleil est comme l'eau, les fruits et les légumes : une partie de la nature dont nous avons besoin pour vivre en bonne santé.

Et nous avons aussi besoin de sa lumière ultra-violette, dite "UV".

Nos yeux en ont besoin.

Le soleil n'abîme pas les yeux : il les soigne.

Beaucoup de gens qui avaient des problèmes de vue les ont résolu en regardant longuement le soleil à l'aube et au crépuscule... cette technique a même un nom : le sungazing. Elle soigne beaucoup de maux.

Vous croyez encore que le soleil est la cause de problèmes de vue et de problèmes de peau ?

Si c'est vraiment le cas, comment se fait-il que dans tant de pays beaucoup plus ensoleillés que la France, les gens ne portent pas de lunette noire et ne s'en portent pas plus mal ?

Dans le Maghreb, dans le désert, les habitants ne se protègent pas les yeux du soleil par des lunettes noires (sauf les jeunes occidentalisés, pour avoir l'air cool). Et là-bas, les personnes âgées ont nettement moins de problème de vue qu'ici. Bizarre, non ?

L'industrie lunette-crème voudrait bien nous convaincre que le soleil est notre ennemi... et qu'elle est notre amie.

Mais c'est l'inverse qui est vrai : la lumière solaire est bénéfique pour la santé du corps, des yeux et de l'esprit (je parle du soleil qu'on prend sur le visage, les mains et les bras), tandis que l'industrie lunette-crème nous coupe de cette source de bienfaits. De plus, les crème écran sont cancérigènes.

Pour tout savoir sur les mensonges et vérités solaires, lisez cet excellent livre bourré d'informations renversantes introuvables ailleurs.

05 mai 2010

Eloge pas si paradoxal que ça de la naïveté

Si vous avez déjà été traité de "naïf" avec un sourire méprisant, vous savez comme ça peut être vexant. Cependant, même si ça a vaguement l'air d'une insulte, et même si dans la bouche de celui qui a prononcé ce mot ce n'était certes pas un compliment, "naïf" est un compliment.

Vérifiez dans un dictionnaire étymologique, et vous verrez que naïf et naïveté viennent de "nativus" qui vent dire "inné, naturel, authentique".

Quand on vous traite de naïf, on vous décerne une couronne - celle de l'authenticité. Vous, au moins, vous ne jouez pas un rôle... Vous n'avez pas de masque, vous ne faites pas semblant. Vous êtes vrai.

04 mai 2010

Un coeur vivant

Qu'est-ce qui réchauffe un cœur gelé ?
Qu'est-ce qui permet de s'ouvrir à la tendresse, à la bonté, quand on y était fermé ?

La gratitude d'une part ; un sentiment bouleversant qui peut transformer la plus épaisse, la plus imperméable des carapaces en épiderme sensible.

Et, peut-être, la volonté...

Pour aimer, il faut le vouloir. C'est comme pour tout.

Mais comme ici est le lieu des considérations libres et naïves, je ne peux pas en rester là.

Qu'est-ce qu'un cœur vivant ?

Un cœur sensible à d'autres souffrances que la sienne, peut-être.

Ou un cœur qui cherche à adoucir ce qui est amer, à aider un autre cœur à obtenir ce qu'il désire.

Toute une rééducation, quand on a été élevé dans le "NON".

- Tu veux ceci ?... Alors, tu ne l'auras pas.
- Tu as envie de cela ?... Alors, ce n'est pas bon pour toi. Prends ceci à la place.

Rares sont les gens qui cherchent à aider les autres à obtenir ce qu'ils désirent. Rares sont les gens qui veulent sincèrement simplifier et faciliter la vie des autres.

C'est ça, un cœur vivant : un cœur assez sensible à son propre histoire pour compatir à celle des autres. Un coeur assez ouvert pour vouloir donner le meilleur.

Une oeuvre peut-elle se révéler plus grande que celui qui l'a conçue ?

C'est la thèse avancée par les pro-Freud pour le justifier, quand ils cherchent à minimiser la portée de Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne.

"Tout à son entreprise de démolition, le maître de l'Université populaire de Caen ne peut concevoir que l'œuvre du médecin viennois ait pu se révéler plus grande que l'homme qui l'a conçue... Sinon, pourquoi aurait-elle reçu un tel accueil?"

Ici, deux idées :
(1) L'œuvre de Freud est plus grande que lui ;
(2) c'est pour ça qu'elle a eu un tel succès.

L'argument par la succès ne vaut rien... Mein Kampf a eu un succès phénoménal aussi. Une oeuvre peut avoir du succès non parce qu'elle est grande, mais parce qu'elle matérialise, à un moment donné, les préoccupations, l'idéologie et les vices d'une population.

Le succès de Freud ne dit rien, ou pas grand chose, sur la valeur de ses idées, mais dit beaucoup sur notre civilisation déviée, pervertie, où les tueurs en série (ceux qui sont identifiés comme tels, et les autres) deviennent des stars, civilisation qui prend son nez pour ses fesses et marche sur la tête.

Alors maintenant parlons de l'argument "l'œuvre-plus-grande-que-l'homme".

Est-ce qu'un arbre produit des fruits plus grands que lui ?
Est-ce qu'une souris accouche d'une baleine ou d'une montagne ?

Aux dernières nouvelles, non.

Séparer l'œuvre de l'homme, c'est ramer contre le bon sens et la logique. Ce genre d'affirmation vaseuse ne peut avoir qu'un effet quand on y croit : nous priver de notre raison. On veut nous rendre crétin et on y travaille.

Une grande œuvre, un grand livre, ne s'écrit pas par hasard. Aucun singe ne tapera "Guerre et Paix" sur une machine à écrire. Chacun crée selon sa mesure, chacun agit selon ses capacités. C'est très facile à comprendre, mais à une époque qui célèbre les docteur Petiot, les Landru et les Freud, c'est devenu difficile à comprendre.

On préfère ne rien comprendre que de regarder en face la triste réalité - et pourtant il n'y a qu'elle qui libère.

Revenons aux bases :

A/Une œuvre est toujours proportionnée à celui qui l'a conçue ;

B/Freud était un menteur cruel et malfaisant - plus précisément, un tueur ; plus précisément encore, un tueur en série ;

C/l'œuvre de Freud reflète toutes les "qualités" de son auteur, et y croire, c'est prendre soi-même la mauvaise route, celle des tueurs en série.

30 avril 2010

Apprendre à tuer avec la psychanalyse (2) : le jargon psychopathe

Le jargon de la psychanalyse est un jargon de psychopathe.

Faire son deuil est une expression psychanalytique qu'on utilise sans en comprendre véritablement le sens.
Faire son deuil a été formé à partir de l'expression être en deuil. Être en deuil a un sens clair : l'expression signifie "avoir perdu un membre de sa famille" (et donc, être triste suite à cette perte). La psychanalyse remplace "être" par "faire", un verbe d'action. Au sens littéral, faire son deuil signifie donc "agir de façon à, se débrouiller pour se retrouver en deuil". Ce qui, si on le traduit dans un langage explicite, signifie : "tuer un membre de sa famille"... en toute simplicité.

Objet est un mot innocent... quand on l'applique à un objet.
Mais dans le jargon de la psychanalyse, objet s'applique presque toujours à une personne : le recours à ce mot réifie des êtres humains. Les tueurs en série considèrent les gens en général, et leurs victimes en particulier, comme des objets : la psychanalyse fait de même.

Complexe d'œdipe signifie : "envie naturelle et normale de tuer son père et de coucher avec sa mère". Mais alors, en quoi est-ce un problème, un complexe ?... Le problème n'est pas d'avoir envie de tuer son père et de coucher avec sa mère, mais de ne pas avoir conscience qu'on en a envie. Point de vue de psychopathe, pour qui l'inceste et le parricide sont normaux - et leur absence, problématique...

Il faudrait aussi analyser le terme déni.

A suivre..

La psychanalyse apprend à tuer (1) Si Freud était Dexter... et il l'était

Je constate avec plaisir que certains lecteurs ont trouvé ce blog, et l'autre, en faisait comme recherche sur Google : "Freud a violé ses filles" et "Freud a tué son père"... Comme quoi, la vérité refoulée déborde toujours, sous la forme d'un doute ou d'une question, dans l'esprit des personnes libres de préjugés !

Notre monde est schizophrène... beaucoup plus que les individus qui le composent (même si bien sûr, on ne peut complètement distinguer les deux).

L'obsession des apparences a conduit progressivement à un dédain pour la vérité, qui bien souvent est invisible, et le reste. Mais la vérité n'est pas changée par son déni - le déni est un concept psychanalytique...

Sur amazon.fr, un commentateur a eu cette réflexion très pertinente :

"Si Freud avait été Dexter la guérison par psychanalyse aurait exigé sans aucun doute de nous que nous nous transformions en tueur en série."

Il suffit d'enlever le "si", et nous avons là toute la vérité sur la psychanalyse.
Rien de moins.

Freud était Dexter ; la guérison par la psychanalyse exige de nous que nous nous transformions en tueur en série.

Tous ceux qui passent sur le divan ne deviennent pas Hannibal le Cannibale ?

C'est vrai... mais c'est malgré leur passage sur le divan.
De même, tous ceux qui prennent anglais en première langue vivante à l'école, n'en sortent pas bilingues...

Pourquoi personne ne s'en rend compte ?

(Enfin j'exagère : de plus en plus de monde s'en rend compte.)

Pourquoi ne comprend-on pas que lorsqu'un psychanalyste dit : "Il faut tuer le père" il dit exactement ce qu'il dit : "Il faut tuer le père" ?

Pourquoi voit-on des symboles et des allégories là où il n'y en a pas ?

Sur le forum psychanalyse de doctissimo, un internaute qui fait une psychanalyse et qui lit Freud (circonstance aggravante) montre bien, par ses propos, qu'il est en train de se changer petit à petit, progressivement, en tueur. Il n'est pas encore passé à l'action, mais s'il continue dans sa route psychanalytique, il finira probablement par massacrer quelqu'un. Je vous donne des extraits de ses posts, c'est édifiant :

"La colère est une forme de désir de liberté, je pourrais tuer pour être libre même si au fond je ne veux pas l'être, je sais que la liberté est la solution."

"je suis nomade, je me fous de tout ça, même des autres qui ne sont que des objets dont je me sers comme une sangsue."

"j'ai des doigts de couteaux, des mains d'aciers qui pouraient tuer parfois, mais c'est moi qu'elles tuent. J'ai écrit un livre mais pas réussi à le publier du tout... tant pis. Parfois je me dis que être est suffisant et des fois je voudrais crier le bruit de ma vie sur une place, faire la révolution, devenir ultra, lancer une guerre civile, la force de l'âme est énorme, je crains que l'analyse ne révèle une puissance incendiaire mais créatrice aussi d'une puissance infinie. Un monstre sans dépendance."

"je veux juste dormir, hair les autres, et regarder la télé. je ne suis pas un héros, j'ai écrit mais personne n'a voulu l'éditer, dommage c'est bien écrit... je l'emporterai au diable, il en voudra, lui. je suis né pour pourrir ce monde, pour cracher dessus, l'enfer c'est moi."

"Je crois parfois que je deviendrais bien un assassin afin de tuer ce qui m'empêche de vivre ! ça fait Amélie Nothomb ? qui sait si ça finira pas comme ça.
Merci du soutien, mais j'ai perdu trop de temps, il est temps d'avancer, de tuer les adversaires, il est temps pour superman de rouler, mais le temps a abimé ma cape alors ça ne vaut plus le coup mais surtout je n'en ai pas la force de tuer les démons. En fait il n'y a pas de chemin. Je voudrais juste que vous ne suiviez pas le mien, il est mauvais ce chemin."

"Si je grandis, comme je suis responsable de mon père, aux dires du psy ça me ferait le tuer ! Les morts sont des objets et ma relation avec les gens est souvent une relation exclusive d'objet: un objet est un désir unilatéral, l'objet est désiré , et ne peut choisir, c'est en fait un désir pervers en un sens. Je ne veux pas de relations bilatérales, ou j'ai à rendre en quelque sorte, de l'amour par exemple, pourtant j'ai envie d'aimer"

"On tue quand on choisit, on tue les autres qu'on ne choisit pas. Assumer est dur, je crois que je me complais dans du Nothomb, mais pas dans la réalité, car il faut sans cesse tuer les autres, ou soi."

"Même quand je fais des photos chose que j'aime beaucoup, je vire le peuple de mon cadre comme pour détruire l'individu, et puis je n'aime pas les portraits je les fais pour souvenir sans rien ressentir..."

Dans d'autres posts, il parle de Freud - Freud, plus Amélie Nothomb, plus une psychanalyse : mélange détonnant... Il vaudra mieux ne pas être dans les parages quand il explosera.

Même s'il a l'air d'un cas à part, les propos de cet internaute sont d'une certaine manière exemplaires - exemplaires des effets de Freud sur ceux qui le prennent pour gourou. Comment un tueur en série pourrait-il former autre chose que des tueurs en série ?...

Mais le plus bizarre (et en même temps, complètement logique) c'est que les autres internautes du forum psychanalyse ne réagissent pas à ces propos si révélateurs, si significatifs. Ils sont habitués au jargon de la psychanalyse, ce condensé de vocabulaire psychopathe.

29 avril 2010

Le crépuscule d'une idole, l'aube de la vérité (à propos de la biographie de Michel Onfray)

Comme j'ai déjà beaucoup écrit à propos de Freud et du Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne, sur Marre de la vie, je change de blog. Je me sens toujours embarrassée quand je reste longtemps sur le même sujet - même si je suis convaincue que déboulonner Freud est une mission essentielle, je crains que mes lecteurs se lassent... Bref.

Dans une lettre datant 18 mai 1896, Freud a écrit :

"La vérité biographique est inaccessible. Si on y avait accès, on ne pourrait pas en faire état."

Il avait raison en ce qui le concerne : sa vérité biographique est telle, qu'on ne peut pas en faire état... il le savait, bien sûr : il était mieux placé que quiconque pour le savoir...

Mais le temps du silence et du mensonge (qui est du silence pollué) arrive à sa fin. Il est temps que l'idole freudienne, cette statue pétrie de nuit et de sang, tombe et se brise - une idole de perdue, c'est une vérité de gagnée...

La voie a été ouverte par plusieurs biographes.

En français, par Jacques Bénesteau avec l'excellent Mensonges freudiens... et maintenant avec Michel Onfray, dans le très bon Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne.

Ces deux livres sont complémentaires : Bénesteau fait un excellent travail d'historien ; Michel Onfray, un très bon travail de philosophe et de psychologue.

Pour quelqu'un qui n'a jamais étudié la question Freud, j'imagine que lire un seul de ces livres doit laisser l'ombre d'un doute : Freud était-il vraiment méchant, incompétent et nuisible à ce point-là ?... Freud était-il vraiment ce sale type qu'on nous décrit ?...

Comme j'ai poussé les recherches assez loin, et même (j'en ai l'impression) plus loin que quiconque s'est exprimé sur le sujet en langue française, je vous donne la réponse :

OUI.

Freud était vraiment ce sale type opportuniste, rancunier, cruel et menteur.

Il était même beaucoup plus que cela, puisque selon le journaliste américain Eric Miller, qui a écrit un livre entier et très convaincant sur le sujet, et qui va en sortir bientôt deux autres sur le même thème, le docteur Sigmund Freud était un tueur en série.

La première de ces victimes (enfin, la première dont on soit sûr) est son propre demi-frère.

Le premier d'une longue série...

Comme tant d'autres tueurs en série, Freud accumulait les perversions. Inceste, bisexualité (on peut considérer que ce n'est pas une perversion, mais la manière dont Freud la vivait en fait une).

Freud était obsédé par le sexe, ça tout le monde le sait, mais aussi par :
- le meurtre ;
- les excréments ;
- les mutilations ;
- l'inceste (beaucoup plus que par le sexe en général) ;
- le cannibalisme.

Michel Onfray explique très bien sa passion pour les antiquités égyptiennes : Freud savait que les pharaons de l'ancienne Égypte épousaient leur sœurs. Il se reconnaissait en eux.

Freud possédait des momies et d'après Eric Miller, qui ne l'affirme pas mais qui rassemble différents faits et témoignages qui le suggèrent, il y aurait peut-être parmi ces momies... des momies récentes, fruits ratatinés de meurtres commis par Freud.

Tout cela paraît complètement fantastique, n'est-ce pas ?

Mais si vous avez lu Freud, vous conviendrez que l'ambiance de ses écrits est assez glauque... Très très glauque, même. On a trop tendance à dissocier l'homme de l'œuvre. Voici par exemple comment un journaliste pro-psychanalyse cherche à disqualifier Crépuscule d'une idole :

"Oui, le petit médecin viennois, issu d'une famille modeste de la petite bourgeoisie juive, rêve de reconnaissance sociale. Ça ne le rend ni original ni sympathique, mais quel est le rapport avec l'importance de son œuvre ? [...] Freud l'homme n'est qu'un petit médecin viennois, bourré de symptômes de petit-bourgeois, travaillé par sa judéité, sa sexualité, son ego. Enfin comme tout le monde quoi. C'est son apport radical qui compte, pas lui. La haine de Freud est comme son adulation, ridicule."

A lire ce journaliste, Freud n'a rien de commun avec son œuvre... Freud serait un médiocre, tandis que son œuvre serait géniale. Croit-il que Freud pensait avec un autre cerveau que le sien ? Nous ne pouvons pas faire mieux que ce que nous sommes, et nos mots ne peuvent pas s'élever plus haut que nous ne nous élevons nous-mêmes.

Si Freud était un médiocre petit-bourgeois... alors son œuvre est médiocre comme lui.

Mais Freud n'était pas un médiocre petit-bourgeois. Il était un grand tueur en série. Et son œuvre est malsaine, perverse et sanguinaire... comme lui.

L'incitation au meurtre : le plus grand tabou de notre société ?

C'est une question que je me pose... est-ce que l'incitation au meurtre ne serait pas le plus grand tabou de notre société ?

Et si c'est le cas, pourquoi ?

Y aurait-il, dans la conscience collective, une forme de complicité malsaine - complicité qui se manifeste par un silence profond sur ce sujet-là ?... A ce niveau-là, est-ce que nous ne serions pas tous impliqués d'une manière ou d'une autre sans le savoir ?

Questions que je me pose.

Est-ce que vous entendez parfois parler du rôle incitatif joué par les films et téléfilms violents dans les meurtres qui ont lieu dans la réalité ?

Moi, jamais.

C'est pourtant une GROSSE évidence. Est-ce parce que c'est tellement évident que personne n'en parle ? Mais ce n'est pas en se taisant qu'on résoudra le problème...

Aux informations, on commente la recrudescence de violence en convoquant les experts, qui proposent d'innombrables causes mais jamais la plus évidente, la plus flagrante de toutes : la violence audio-visuelle, école à la violence réelle.

Les enfants et les adultes apprennent par les yeux : on imite les comportements que l'on observe. On les imite naturellement, presque inévitablement. Regarder des meurtres tous les jours à la télé, c'est s'entrainer à devenir un tueur.

Vous croyez que j'exagère ?

C'est comme ça que l'être humain fonctionne... je n'y suis pour rien.

S'il n'y a pas encore plus de meurtres (mais il y en aura), c'est que malgré tout la saine nature originelle freine cet apprentissage du meurtre.

Et les politiques de s'interroger : comment faire pour réduire la violence, promouvoir la sécurité ?

La solution la plus évidente comme la plus efficace - supprimer ou du moins censurer la violence à l'écran - ne leur vient jamais à l'esprit. Pourquoi ?

Les "créateurs" ont tous les droits... même celui d'inciter au viol et au meurtre. Et nous, bonnes pâtes ou bonnes poires, nous ne disons pas un mot ! Qu'ils soient "créatifs" tant qu'ils veulent, personne ne viendra opposer son veto...

Bizarre, non ?

Notre société aurait-elle un angle mort ?
Un point aveugle ?

Et ce point aveugle serait-il l'incitation au meurtre ?

J'ai constaté le même silence en ce qui concerne Freud - et peut-être que les deux silences sont liés, étroitement liés...

Freud a tué. Freud était un tueur en série.

On le sait depuis les années 80 - et pourtant, personne ne veut le savoir. Personne ne veut de ce scoop. Il y a deux longs livres sur le sujet - mais personne ne veut lire ces livres. Leur défaut ? Ils parlent d'un sujet dont on n'est pas sensé parler. Chut. Freud ne doit pas être considéré comme un tueur... même s'il en était un.

D'ailleurs, toute la dimension violente, sanglante, meurtrière de sa théorie (le complexe d'œdipe ne parle pas QUE d'inceste, comme vous le savez) est taboue. Personne n'en parle.

On dit parfois, et même souvent, que Freud est obsédé par la sexualité...

Mais on ne dit jamais qu'il est obsédé par le meurtre et la mutilation (complexe de castration), alors qu'il l'est tout autant que par le sexe.

Pourquoi ce silence ?

Qu'est-ce qu'on ne veut pas voir, pas entendre, dans cette histoire ?

Est-ce parce qu'à un obscur niveau, Freud nous a convaincu que nous sommes, comme lui, des tueurs en puissance ? Et que le dénoncer lui, ce serait en quelque sorte nous dénoncer nous-mêmes ?

Je crois qu'il y a quelque chose de cet ordre-là même si je ne pourrais pas le prouver...

Je sais que j'ai du surmonter une vive résistance intérieure quand j'ai voulu écrire sur les meurtres de Freud.

Les gens qui, actuellement, s'acharnent sur le dernier livre de Michel Onfray, Le crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne, le font en évitant soigneusement de parler de ce qui est, pourtant, une part essentielle de sa thèse : que Freud avait des envies de tuer. Envie de tuer son père... puis toutes les figures paternelles... mais aussi ses fils.

Et Michel Onfray n'a aucun mal à le prouver - Freud, tueur en série comme Jack l'Eventreur ou le docteur Petiot, avait le meurtre, l'envie de tuer, qui lui suintait par toutes les pores. On la retrouve dans son œuvre, sa correspondance, et bien sûr sa biographie (son demi-frère qui disparaît mystérieusement suite à une visite de Freud, par exemple. Le premier meurtre de Freud, celui qui l'a le plus marqué.)

Les défenseurs de Freud ferment les yeux sur tout ce sang... Ils ne veulent même pas répondre sur ce point, ils préfèrent déplacer le débat sur le terrain plus confortable de la sexualité.

Et bien, je vous le dis : dire la vérité est une libération !

Et dire la vérité interdite, taboue, est une libération encore plus grande...

15 novembre 2009

Pourquoi refuser le mot "Dieu" ?

Il n'a pas la peste.
C'est un mot ; quelques lettres.
De quoi avez-vous peur ? Qu'y a-t-il de caché dans ces quatre lettres de si terrifiant ?...

Quel monstre inconnu, quel (mauvais) souvenir d'enfance ?

Que vous évoque-t-il, ce mot ?

Oui, je sais...

Religion, guerre, violence, fanatisme : comme les perles d'un chapelet qui s'égrène inévitablement, l'une entraînant l'autre à sa suite.

Conditionnement.
Est-ce que Dieu vous a jamais fait du mal ? Est-ce que c'est lui qui vous humiliez au Collège ?... ou est-ce que c'était les caïds de la classe ? Est-ce que c'est lui qui vous a menti sur le Père Noël... est-ce que c'était vos parents ?

Examinez votre vie ; vous verrez que "Dieu" est innocent de toutes vos souffrances. Alors pourquoi ce blocage ?
Ce refus ?

Savez-vous d'ailleurs ce que vous refusez ?...

Parfois, on jette le couteau à éplucher avec les épluchures ; parfois, on jette le bébé avec l'eau du bain. Vérifiez, au moins.

Regardez bien.

Réfléchissez.

Regardez au dessus de votre tête... ce ciel si beau, si noir ; ces étoiles si brillantes qui dessinent des constellations élégantes, repères pour les navigateurs et les voyageurs... Cette parure étincelante, ces diamants semés dans le ciel : pour quels yeux brillent-ils ?...

Et si c'était pour les vôtres ?

Et si ce beau spectacle a été mis en scène à votre intention, par qui ?

Regardez vos mains.

Regardez leur forme, leur couleur - ces mains, qui les a créées ?

Est-ce vous ?
Vos parents ?

Le hasard est-il capable de créer la plus haute technologie ? Un i-pod peut-il être fabriqué par le hasard ? Et croyez-vous vraiment que vos mains sont moins élaborées, moins sophistiquées, moins pensées qu'un i-pod ?

Et je ne parle que de ce qu'on peut voir...

Pourquoi aimer le mot "Diable" ?

Qu'a-t-il de si séduisant ?

Ah oui : Diable, rébellion, intensité, vitesse, plaisir, alcool, sexe...

Conditionnement.

Quand bien même vous lui prêteriez de jolies qualités (qu'il n'a pas), voudriez-vous lui confier vos économies ? Vous fieriez-vous à ses promesses et ses serments ?
Vous seriez bien bête.

Examinez.

Réfléchissez.

Il n'y a qu'une vie ; et ceux qui ne réfléchissent pas seront perdants.