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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

28 juillet 2006

Les mensonges auxquels on croit : des indice pour les détecter

Il n'y a malheureusement pas de critère évident qui permette de distinguer la vérité de l'erreur. Cependant, certains signes et indices peuvent mettre sur la voie...

Si l'on mettait face à face, pour un combat équitable, la vérité et le mensonge, il est quasiment certain que la vérité triompherait. En effet, la vérité est en adéquation avec le réel et l'explique : sa cohérence, sa pertinence, son adéquation totale avec le réel, font sa force. Le mensonge par contre est en décalage avec la vérité comme avec le réel - ce qui le rend fragile comme un décor de théâtre. L'examiner de près, c'est dévoiler la supercherie.

Le mensonge ne survit donc que grâce à des effets spéciaux (et spécieux) : éclairage sélectif, pénombre savamment entretenue, effets d'optique et trompe l'oeil... Il ne supporte pas la lumière du grand jour, qui révèlerait tous ses trucs.

Si - donc - on ressent par rapport à une certaine croyance qu'on héberge une impression de confusion, de pénombre et de mystère tenace, il y a de forte chance que cette croyance en question soit mensongère, ou partiellement mensongère.
Si, de plus, on s'aperçoit qu'on est incapable d'expliquer clairement cette croyance à quelqu'un, ou qu'on se sent stressé, angoissé, à l'idée de la présenter au grand jour... c'est peut-être qu'on sent confusément qu'elle ne résisterait pas à la lumière, étant l'enfant de l'ombre et du trucage.

Lorsqu'expliquer la croyance mise sur la sellette déclenche confusion mentale et angoisse, on tient là un indice précieux : cette idée est très probablement de la fausse-monnaie qu'on prend pour de l'or.

Mais il y a un autre indice tout aussi révélateur et significatif. C'est la colère et le refus d'en discuter. Le fait de s'emporter, d'insulter celui qui ose ne pas partager une croyance que l'on possède, ou plutôt qui nous possède, est un signe presque certain que l'idée en question n'est qu'une chimère.
Si l'autre reste calme et courtois, et que le simple fait qu'il contredise notre opinion nous rend amer et furieux, prêt à lui cracher rageusement à la face, il y a de forte chances que cette opinion si précieuse, cette "vérité" auquel on s'accroche, n'est qu'un mensonge, un mirage.

En effet, si l'on se sentait dans son fort intérieur sûr de la vérité de sa croyance, on en discuterait calmement, sans craindre que l'autre puisse nous la faire perdre par ses arguments.
Refuser de discuter (quand l'autre est de bonne compagnie et ne fait pas preuve d'agressivité), c'est avouer sa faiblesse, ou plutôt, avouer la faiblesse misérable de ce à quoi on croit.

Le propre d'une discussion, c'est de faire bouger les idées : si l'idée n'est qu'une idole de verre, il suffit de la déplacer pour qu'elle se brise. C'est pour cela qu'on se sent si mécontent, si furieux, lorsque que quelqu'un porte la main sur ce "trésor" fragile et illusoire que l'on chérit.

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