Recevez gratuitement...
les 20 premières pages du TRESOR
+
LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

28 juillet 2006

Un sens à sa vie : faut-il le "donner" ou le "trouver" ?

Donner un sens à la vie, donner un sens à sa vie, trouver le sens de la vie, trouver le sens de sa vie... Mine de rien (ou mine de quelque chose), toutes ces expressions ne sont pas du tout équivalentes.

1/ Donner du sens à la vie, suppose que la vie n'en a pas à la base - car si elle en avait déjà un vrai, il n'y aurait aucun intérêt à lui en donner un autre, inévitablement moins authentique que le premier. Si l'on peut, ou si l'on doit "donner un sens à la vie", c'est que la vie est absurde. Cette absurdité douloureuse, insupportable, doit être masquée par une couche de peinture - de sens - pour devenir supportable.

Conseiller ou se conseiller de "donner un sens à la vie", c'est donc répondre - déjà - à une question existentielle fondamentale : la vie a-t-elle un sens ?...
Non, elle n'en a pas - et c'est pour ça qu'il faut s'efforcer de lui en rajouter un, comme on rajouterait une couronne de roses à une tête de mort, pour rendre son rictus moins déplaisant.

2/ Donner un sens à sa vie. Cette expression ressemble beaucoup à la première, mais elle part d'un constat un peu différent. Le constat que ma vie à moi (et non la vie en général) n'a pas de sens... Et qu'il faut y remédier. La grande question : comment ?

3/Trouver le sens de sa vie. Cette fois-ci, on suppose que ce qui semble absurde à première vue, ne l'est pas. Le sens existe... mais on ne l'a pas encore découvert. Là encore, toute la difficulté est dans le comment ?
La plupart des gens qui sentent que le sens de leur vie leur échappe, se précipitent vers un autre métier ou une psychanalyse pour résoudre le problème. C'est peut-être mettre la charrue avant les boeufs.
Comment pourrait-on trouver le sens de sa vie, tant qu'on ne connaît pas le sens de la vie ?... L'individu moderne oublie qu'il n'est qu'un échantillon d'humanité.

4/Trouver le sens de la vie : on ne peut comprendre le cas particulier que lorsqu'on a saisi la règle générale. Pour comprendre un être humain singulier, noeud bien spécifique de problèmes, il faut déjà comprendre ce qu'est l'humanité.
L'ambition de se connaître soi-même, qui est grande, belle et légitime, oublie souvent qu'on n'identifie pas un récipient en l'explorant seulement de l'intérieur. Pour savoir s'il s'agit d'une théière, d'un bol ou d'un pot de chambre, il faut en sortir et le voir du dehors de manière objective.
Pour se connaître, l'introspection ne suffit pas : il faut aussi de l'exspection - le mot existe au moins ici.

Pour trouver le sens de sa vie - cas spécifique - il faut donc commencer par trouver le sens de la vie - loi générale. Or... On ne trouve que ce que l'on cherche. Et pour chercher quelque chose, il faut d'abord croire à son existence : personne ne cherche de licorne, hormis ceux qui croient à leur réalité.

Pour trouver le sens de la vie (grâce auquel on pourra connaître le sens de sa vie), il faut donc commencer par croire que la vie a un sens bien réel, un sens "objectif" et connaissable... même si on ne le connaît pas encore.

9 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

Mais comment trouver un sens à la vie comme vous dites? Quelqu'un sur terre pourrait-il trouver un sens à la vie et le dire haut et fort?
Quel est le sens de la vie? Cette question, je me la pose de plus en plus. J'ai 26 ans et plus j'avance et plus les questions existentielles me submergent. J'ai eu une vie "normale" et chaque jour que dieu fait, je me pose cette question. J'imagine qu'à la question "quel est le sens de la vie" il n'y a qu'une réponse générale contrairement à "quel est le sens de chacun de nos vies".La spiritualité y jout-elle un rôle?

Adeline Bonnin a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

http://fr.youtube.com/watch?v=-ZuERlMEQKA
http://fr.youtube.com/watch?v=-ZuERlMEQKA

Adeline Bonnin a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

J'ai 35 ans et je suis malheureux. Non pas que je manque d'amour, j'ai une petite fille et une femme que j'aime. J'ai aussi le confort de ma maison...Je suis malheureux parce que je n'ai aucun objectif, aucun but important s'entend. Penser qu'il y a un sens à la vie alors que des milliards d'Hommes nous ont précédés et qu'il n'en reste rien ! Nous sommes des micro-organisme qui se reproduisent par milliards dans une boîte de pétri jusqu'à épuisement des ressources. Depuis que j'ai cette idée est née je pense qu'il n'y a pas de sens à LA vie mais peut-être pourrais-je en créer un à la mienne, peut-être...

Anonyme a dit…

J'en suis arrivee a la meme logique de reflexion.
Cela m'aiderait d'avoir la suite: donc comment connaitre...

Lanza a dit…

Je vais mettre les pieds dans le plat : accepter que le sens de la vie nous soit donné, c'est la solution de facilité.

Posons que le sens de la vie n'existe pas (même s'il est évident que tu n'adhèreras pas) : s'il n'existe pas, il y a une raison. Et la raison m'apparaît évidente : il appartient à chacun de choisir le sens de sa vie.

J'ai bien dit choisir, pas donner. Le verbe donner a quelque chose de fataliste et d'irréversible. Je n'ai pas de solution, je prends le premier sens qui me passe par la tête, celui qui me paraît évident à première vue, sans y réfléchir.

Si la solution nous est donnée, même après recherche, on ne choisit plus. On démissionne de notre condition d'être humain, pour n'être qu'un suiveur de plus, suiveur de la majorité, ou suiveur d'une minorité, peu importe, suiveur tout de même.

Et c'est précisément pour ça que la solution n'existe pas, même si tu es persuadée du contraire. Il existe des indications, partout, dans toutes les religions, dans nos instincts (et oui !), dans la philosophie, dans le développement personnel, même dans certains dictons populaires, mais pas de solution unique et universelle écrite. Ça n'a rien d'absurde, c'est complètement logique. Il ne peut pas y avoir de libre arbitre si elle est écrite. Il faut être suffisamment fort pour la choisir, y compris contre vents et marées, y compris et à fortiori seul. C'est à cette seule condition que l'on est un véritable être humain, complet.

Tout a un sens, une fonction et une utilité, y compris l'inexistence de recette de la vie, complète et universelle.

CL a dit…

De: http://public.sogetel.net/rmorin/

Il y a entre 60 000 et 30 000 ans, on commençait à chercher un sens à notre vie. 30 000 Ça coïncide avec le « début »* d’art des hommes préhistoriques. L’art, c’est l’imagination…
(*= c’est en tout cas depuis 30 000 ans qu’on a atteint la même amplitude artistique jusqu’à aujourd’hui)

L’invention du futur, relié à l’imagination est une conscience (différente de la conscience des animaux) qui a engendré une souffrance sans pareille : on n’est plus personne sur la même longueur d’onde. On n’écoute plus la Nature, notre instinct, le moment présent, notre origine, ce qu’on faisait tous avant. On ne l’écoute plus, on en a même peur, on ne sait plus où on s’en va et on se perd. C’est l’autodestruction qui s’en suit. (Cette conscience de futur-imagination est relié à la bataille du bien contre le mal***, en dedans de soi-même ou entre les humains). Ce n’était donc pas une bonne chose de survivre après l’invention des outils et la domestication du feu, car cette sorte de conscience qui est née par après et qui nous a permis de survivre est comme un cadeau empoisonné. Du jamais vu dans l’évolution animale. Il y en a eu d’autres évolutions qui ont mal tourné (en autres le gigantisme pour beaucoup d’espèces les a conduit à leur perte quand la nourriture diminuait), mais cette conscience-là est une évolution unique en son genre. Et comme ça prend toujours des milliers ou des millions d’année à chaque espèce pour évoluer ou pour disparaître, ce n’est pas étonnant que nous les humains ayons réussi à survivre jusqu’ici.
***Le mal : c’est le désir de possession alliée à la vitesse de possession. On peut même y ajouter la perversité (aimer faire le mal).
Le bien, c’est l’amour, l’amour c’est la vie, la vie c’est la nature.

Heureusement, on est aussi éternel que les Dinosaures, c'est-à-dire; très mortels. C'est toujours ça de rassurant. C'est tout ce qu'il nous manque pour connaître la vie: connaître la mort, car les deux sont pratiquement indissociables.