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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

08 septembre 2006

Un bonheur méconnu

Quand on regarde la télévision, le cinéma, les affiches de pub ou les magazines, on a l'impression que le bonheur c'est...

- le sexe
- la beauté
- l'argent
- une médaille d'or
- les paillettes et la gloire
- l'amour (ah, quand même...)
- la vengeance et un gros flingue
- d'en mettre plein la vue aux voisins, ou aux voisins des voisins.

Et peut-être que là-dedans, il y a bien quelque chose qui est le bonheur, ou du moins, une bonne partie du bonheur (le numéro 5).
Mais il y a un certain genre de bonheur dont il n'est absolument jamais question au cinéma ou à la télévision, un bonheur méconnu et pourtant accessible, qui ne dépend que dans une faible mesure des autres, un bonheur autonome en quelque sorte.

Ce bonheur-là n'est pas apprécié à sa juste valeur... en fait, il n'est même pas côté en bourse, et passe totalement incognito dans le monde. Bonheur secret, humble et profond, disponible à qui le cherche... au bon endroit.

La souffrance qui lui fait face en miroir, la douleur qui est son exact pendant, est bien connue des déprimés :

- Je ne sais plus où j'en suis...
- Tout est confus dans ma tête...
- Je ne comprends pas...
- ça n'a pas de sens...
- C'est le chaos...
- Ce n'est pas clair...

Le contraire de la confusion, c'est la clarté ; le contraire de l'absurde, c'est le sens. Clarté et sens : le voilà, le bonheur méconnu dont personne ne parle, et qui est pourtant si agréable, non à la manière des heures de gloire ou des transes mystiques, mais plutôt comme le pain quotidien tout frais et tout chaud.

Une nourriture simple.

Quel film racontera les aventures palpitantes de Josette, qui après la lecture d'un certain livre a enfin compris... beaucoup de choses sur sa vie ?... ou d'André, qui après de pénibles et longues recherches en librairies, a enfin découvert la vérité qu'il cherchait en vain sur la politique internationale ? ou même de Josiane, qui a repris goût à la vie en lisant le témoignage d'une bordélique comme elle, qui a réussi à sortir du chaos...

Ceux qui aiment lire ont souvent l'intuition qu'un certain livre - un certain livre inconnu - leur apporterait la clef de bien des mystères. Et ce n'est peut-être pas une illusion.

Même si les bibliothéques sont aussi des labyrinthes, où d'idées en idées le Perceval en quête du Graal se perd dans un dédale d'idées pas vraiment vraies... il y a bien quelques trésors - il y a bien un trésor - qui permet d'y voir clair.

Comprendre, est un plaisir.
Découvrir, est un plaisir.
Raisonner, est un plaisir.

Quand deux notions qui étaient restées jusque là isolées se rejoignent enfin, et que la lumière se fait dans le crâne : moment précieux, moment où l'espace mental s'élargit, où "l'horizon d'attente" recule sa limite...

Plus de lumière, c'est plus de liberté.

L'obscurité est dangereuse. Personne n'aime marcher seul dans le noir, au risque de se casser la jambe ou de se faire dévaliser (ou violer) au coin d'une rue encore plus sombre que les autres.
La compréhension agit à la manière des lampadaires : les idées claires permettent d'explorer en toute sécurité les zones les plus reculées.

La logique - la seule "science" qui soit aussi une faculté mentale - n'a pas la côte de nos jours... on pourrait chercher son nom dans beaucoup de journaux, sans la trouver. Les films, les téléfilms, la pub... fait appel aux instincts, aux passions, à l'imaginaire, aux émotions, aux pulsions - pas à la logique.

C'est que cette faculté occultée, méprisée peut-être, est la clef grise, d'apparence terne et banale, qui ouvre la porte de toutes les prisons de l'esprit. Une personne logique, une personne qui cultive sa logique, ne gobe plus les innombrables appâts que les profiteurs en tous genres lui tendent : elle est libre, ou elle devient libre, ou elle est sur le chemin de la liberté.

Lorsque les neurones se réveillent et que la tête se (re)met à fonctionner correctement, l'hypnose commercialo-abrutissante perd tout pouvoir.

Et ça, c'est précisément ce que les marchands de "temps de cerveau disponible" ne veulent pas.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu vois trés juste,
je rajouterais dans ce qui enfin de compte rejoins le sexe, la beauté et l'apparence qui ont une place trés importante.

Oui ce monde qui est mis en place est trop superficiel, cependant beaucoup le preferent car tomber dedans c'est la facilité.

L'argent, la gloire, les paillettes etc, ça devient d'un banal...

Adeline Bonnin a dit…

oui, et si on voyait ce que c'est d'un peu près, on s'apercevrait probablement que toute cette gloire n'apporte pas le bonheur, ni même le calme.