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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

08 mai 2007

En réponse à un mail

Je fais miroiter quelque chose de beau sans le dévoiler...
Je critique beaucoup le monde qui nous entoure sans proposer explicitement autre chose...
Je ne dis rien de ma vie...

Voilà, en résumé, ce qu'un lecteur attentif à remarquer après lecture de ce blog.

Et il se demande, et me demande, si c'est délibéré.

C'est délibéré.

Ce "quelque chose de beau" que je fais miroiter sans le dévoiler existe, et bien réel - et explique mon passage de la mort à la vie, de la dépression à la paix.

Le lecteur fronce alors les sourcils : "mais pourquoi elle ne le dit pas, son secret ?! Moi aussi je veux connaître la méthode pour être heureux !"

Oui - bien sûr.
Mais cher lecteur es-tu prêt pour le bonheur ?

Es-tu prêt à en payer le prix ?

Il est peut-être plus cher que tu ne le crois, son prix.

Le lecteur re-fronce les sourcils : "c'est à moi d'en juger !"

Chacun son rôle. Certains montrent du doigt le soleil ; d'autres désignent la lune, qui ne fait que refléter le soleil.
Moi j'ai choisi une lumière tamisée. Si elle peut donner soif de plus, faim de connaissance et de vérité, tant mieux.
Si elle peut amener au point-limite où les révolutions intimes deviennent possibles, tant mieux.
Si elle détourne seulement des errances les plus aberrantes, ce sera déjà beau.

On arrive à la vérité, au bonheur, à la paix, par paliers.

Une marche après une marche.

J'offre aux gens la première marche, la plus facile à gravir.

Il y en a d'autres, mais ce n'est pas moi qui la leur proposerai.

A eux de réfléchir et de chercher.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu ne proposes pas de méthode pour être heureux tout simplement parce que tu dois savoir qu'il n'y a pas de recette. Une méthode pour être heureux, c'est déjà une illusion.

Tu veux nous montrer que l'on vit dans un monde déformé par notre intériorité, comme l'a fait Krishnamurti ; tu parles de prix à payer pour être apte au bonheur : ça me fait penser à Hermann Hesse quand dans son loups des steppes il dit : "l'entrée du théâtre magique vous coûtera la raison". Cette démarche est tout à ton honneur.

Mais si tu te donnes le rôle de celle qui aide à gravir le premier palier vers la vérité ( je dirais plutôt le palier qui nous éloigne des illusions puisque nous ne savons pas où nous allons), pourquoi t'y enfermer ? Quel est donc le principe qui te limite à un rôle ? Te caches-tu derrière ce rôle ?

Un lecteur attentif

Adeline Bonnin a dit…

"L'entrée du théâtre magique vous coûtera la raison"... belle citation, et je l'aime encore plus inversée :

"La sortie du théâtre magique vous rendra la raison".

C'est au sortir des illusions théâtrales et magiques que l'on renoue avec le bon sens - à la fois logique et direction.

...

Une illusion de perdue, c'est une vérité de trouvée.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord mais tu te dérobes sous un tour de passe-passe : tu ne souhaites vraiment pas répondre à mes questions ?

Anonyme a dit…

Dans mes quinze dernières années d'existence, il n'y eut aucun ouvrage dit "spirituel" que je lus, et aucun dialogue que j'obtins auprès de personnes engagées dans une voie spirituelle qui fit mention d'une "recette", d'un "secret". Et heureusement ! Cela enfermerait le bonheur dans un concept en dehors duquel l'existence serait invivable. Mais je pense que la question que se posent certains internautes c'est : "que faire, que penser lorsque l'on patauge dans la boue, dans le découragement, le chômage, les frustrations ?" On rêve dans ces moments là d'un "sage" qui nous donnerait la marche à suivre (d'où l'existence des sectes et du business du "mieux-être"). Je pourrais m'étendre aussi sur le monde dans lequel nous vivons, bourré d'injustices... Je dirais qu'il n'est pas possible de vivre heureux dans cette société idéalisant à ce point la performance et l'argent. Cette société nous promet le bonheur avec les promesses du "progrès" rabachées depuis des années. Ne plus croire cela et réagir, c'est déjà un pas. Un excellent ouvrage, très drôle et instructif (hélas en anglais uniquement mais les heures passées avec le dictionnaire valent le coup) sur ce sujet : "how to be free" de Tom Hodgkinson.

Anonyme a dit…

La première marche est la plus difficile à gravir; parce que c'est celle dont on ignore l'existence, ou dont on nie l'existence ou la nécessité de l'existence, ou dont on ne conçoit pas qu'elle puisse exister. Après avoir franchi ce pas, rien ne se pose plus en termes de 'difficile' ou facile' parce que l'on ne peut plus revenir en arrière, quelque escarpé apparaisse le chemin à parcourir. Il serait bien d'arrêter de parler de méthode ou de secret. Seuls la paresse, la faiblesse, et, il faut bien le reconnaître, le tintamarre assourdissant et permanent qui nous entoure, empêchent la réflexion et l'action salvatrice qui la suit peu après.Je ne pense pas en effet qu'on puisse se poser, sur un blog ou ailleurs, comme quelqu'un qui soit à même de montrer aux autres le chemin à suivre. L'authenticité de votre parcours n'est pas à mettre en doute, c'est à cette propension à vouloir que les autres vous suivent pas à pas, qu'il me semble difficile d'adhérer. La seule tâche immense dont il faille s'acquitter est d'abord de se sortir soi-même de l'ornière de l'Illusion environnante puis, au gré de la vie qui nous est donnée, de sincèrement et modestement tenter de contribuer aux efforts de ceux qui pourraient vouloir eux aussi s'en sortir.

Anonyme a dit…

Magnifiques tes posts "Anonyme", surtout le dernier...
J'aurai aimé une réponse de Lucia.
A bientôt.

Julien

Adeline Bonnin a dit…

Je ne vois pas trop ce que je peux répondre - dans la mesure où je fais précisément ce qu'Anonyme refuse : donner une marche à suivre, affirmer qu'il y a une route meilleure que les autres, encourager à s'y engager.

On peut revendiquer sa totale autonomie, être convaincu qu'on n'a pas besoin de guide, qu'on sait déjà parfaitement où l'on va et comment on y va, et dans ce cas c'est peut-être très bien, mais je ne vois pas ce que je peux dire... à part "bravo", mais ce serait un "bravo" qui manquerait de conviction.

Ou on peut avoir conscience que l'on n'a pas encore trouvé tout ce que l'on cherche et que peut-être il y a quelque part des gens, des livres, des informations qui nous apporteraient ce qui nous manque si nous les trouvions - et dans ce cas, mes blogs peuvent éventuellement servir d'indices, comme les premiers (ou plutôt derniers) petits cailloux du Petit Poucet qui mettent sur la piste de la Maison.

Et si vous trouvez que je joue à cache-cache... ce n'est pas faux, mais c'est un jeu beaucoup plus sérieux qu'il en a l'air, et que je joue dans l'intérêt de tous.