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LA LETTRE BLEUE
(Chaque matin, une citation commentée par Lucia Canovi)


 

03 décembre 2006

Les idées, la personnalité

Les tests qui promettent de cerner notre personnalité profonde sont nombreux. Ils oublient de dire que "notre personnalité profonde" change comme un caméléon en fonction des idées qui sont les nôtres.

Lorsqu'on croit CECI, on se met à militer, à s'habiller d'une certaine manière, à parler de telle ou telle façon.

Lorsqu'on se met à croire CELA, on arrête de militer, on rencontre d'autres gens, on fait d'autres activités, on change la couleur de ses cheveux, on parle d'une toute autre manière.

Notre personnalité n'est pas stable. Les idées auxquelles nous croyons la modèle. Et dès qu'on change d'idée, notre personnalité change avec.

Si les féministes sont (souvent) si agressives, ce n'est pas parce qu'une agressivité naturelle les a poussé à devenir féministe, mais inversement parceque les idées féministes ont modelé leur comportement dans un certain sens.

Même chose pour les islamistes radicaux, les anarchistes radicaux...

Les idées travaillent en continu, à la manière de petits maçons invisibles, selon un plan bien précis. Elles déconstruisent et reconstruisent à leur image la personnalité de celui (ou celle) qui les croient.

Les gens s'imaginent qu'ils décident de leur style vestimentaire, de leurs choix ; c'est faux. Ce sont leurs idées qui décident pour eux. Et lorsque les idées sont fausses, les choix sont catastrophiques.

Ceux-là même qui ne croient qu'à ce qu'ils voient, qu'à ce qu'ils touchent, sont les marionnettes de leurs invisibles croyances...

"Je ne crois qu'à ce que je vois" EST un dogme, une idée.

Invisible, comme toutes les idées.

Si l'on pouvait les voir, ces idées omniprésentes, on les verrait peut-être pareilles à des jockeys montés sur le dos des gens, et les dirigeant de la bride et de la cravache.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis tombé par hasard sur ce très beau blog
Félicitations pour vos textes, en particulier pour celui-ci, qui expose très bien ce que certains peuvent ressentir après avoir lu plusieurs essais notamment: penser une chose et puis qq mois après le contraire. Ce qui me rapelle cette phrase de la femme de Montag (ou du chef pompier j'ai un doute) dans Fahrenheit 451 "A quoi bon les livres, la plupart ne sont même pas d'accord entre eux" :)

Juste une chose a propos des idées qui façonnent les pensées comme l'islamisme radical, par exemple, il ne faut pas oublier non plus comme le dit Amin Maalouf dans "Les identités meurtrières" le pouvoir qu'on les hommes eux mêmes sur leurs textes et leurs idées, car ce sont toujours eux qui les interprètent, dans un contexte, une situation, ou une volonté particulière mais autre. D'autres idées, qui font qu'un même texte puisse amener des idées et donc des personnalités complètement différentes suivant l'époque. Tout celà s'enchevêtre, et il semble difficile d'en démeler les fils, ceux de l'homme et de ses idées...

Plus globalement je ne sais pas si vous avez lu Jiddu Krishnamurti, mais c'est bien cet état d'esprit que me rappelle la plupart des notes que j'y ai lu
Bonne continuation à vous

moyne a dit…

Sens de la vie

Pourquoi l’homme ?
Peut-on croire que dans un univers à jamais inachevé où il y a sans cesse prise en compte de repères de valeur, notamment temporels,
dans un univers qui évolue en toute cohérence et qui atteste la recherche de toujours plus de complexité,
dans un univers qui émerge d’un indifférencié : l’énergie universelle, et dont de toute éternité, des pans entiers, sont dématérialisés et recyclés dans cette énergie primordiale,
l’homme est apparu par hasard ?
Non.
Dès lors peut-on croire qu’il fut créé, spécifiquement sur terre et pour une période ridiculement courte à l’échelle des temps cosmiques, par un Dieu qui avait besoin d’être momentanément adoré ?
Là aussi, évidemment non.
N’est-ce point alors, en raison d’une impérieuse nécessité : l’omniprésence de l’humain dans l’univers ?
voir site : www.paulmoyne.com

Paul moyne